L'auteur : Moncef Ouhaibi
Bilingue arabe/français. Traduit de l’arabe (Tunisie) par Tahar Bekri, Abdul Kader El Janabi, Jean-Claude Villain et Abdelmajid Youssef
Le mot de l'éditeur :
Sfax, mai 2011... Lors d’un meeting, le grand poète arabe Moncef Ouhaibi lit un poème écrit à la gloire de ce « vendredi 14 janvier 2011» par lequel débuta la révolution tunisienne. Une violente controverse naît aussitôt. Les uns y voient un appel public au rejet de l’Islam ; d’autres font remarquer que la réception de ce texte pose la question de la place de la culture dans la Tunisie post-révolutionnaire. À l’heure où le peuple se libère du despote, l’enjeu de la liberté d’expression fait apparaître de nouvelles lignes de faille. Pour autant, le poète que j’ai la fierté de publier aujourd’hui, n’est ni un agitateur public, ni un contempteur du religieux. D’un ton calme, sans provocation, avec cette humanité que la culture sait donner aux hommes, il démontre que la poésie n’est pas plus aliénable que le vent. Moncef Ouhaibi s’inscrit dans la tradition des poètes, lyriques et insoumis, qui donnent un visage à l’avenir.
Extrait :
« Mais si, écoutez bien
C’est le bruit de ses bottes
Le despote
Qui s’enfuit
Qui part
En hâte
Qui traîne ses pas lourdement
Vers l’endroit où
Il s’endormira
Dans un cadavre vide »