L'autrice : Huh Su-kyung
Traduit du coréen Kim Hyun-ja
Préface d'Ysabelle Lacamp
Le mot de l’éditeur :
Elle affirmait ne pas écrire de la poésie moderne mais ses poèmes parlent souvent des préoccupations de notre temps. Elle disait ressembler à une cantatrice antique qui désire chanter mais laissait sourdre cette « eau de l’âme » qu’on appelle les larmes. Elle vivait à Münster, en Allemagne, mais restait attachée à son pays natal. Archéologue, elle tutoyait des temps immémoriaux mais savait tirer sa joie de l’éphémère. « Sur la flaque d’eau du temps s’était posée un instant une libellule », écrivait-elle... Si je recours au passé pour parler de Huh Su-kyung, c’est qu’elle nous a quittés alors que nous préparions ce livre. « Une mort trop précoce », comme le dit l’un de ses poèmes, tandis que soixante-cinq autres textes, vifs, singuliers et chantants, lui offrent, et nous offrent, un formidable « droit à la survie sur terre ».
Extrait :
« Lilas
Comment faire,
pour vivre jusqu’au bout
passionnément ce printemps ?
Il faudra rire joyeusement, lilas
Face au vent, à toute cette fausse tendresse
qui a soufflé sur le printemps de ma vie
il faudra finir en riant joyeusement »
La presse en parle :
Lyrique, déclamatoire ou prosaïque, la langue poétique de Huh Su-kyung charrie la lie, le sang, de la tragédie : celle d’abord de la Corée du sud des années 1980 qui peine à s’extirper d’une mue liberticide, que l’on retrouve dans la littérature comme dans le cinéma, mais aussi celle du monde qui tourne avec la Terre depuis des millénaires, activant dans le rythme de ses révolutions la violence antique et toujours présente, celle qui écrase la beauté des printemps.
Véronique Cavallasca – Keumadang