L’auteur : Mah Chong-gi
Traduit du coréen par Kim Hyun-ja
Le mot de l’éditeur :
Celui qui garde ses rêves est le livre d’un exilé resté fidèle à sa langue maternelle. Pourquoi ? Parce que son auteur, le poète sud-coréen Mah Chong-gi, a dû fuir son pays pour avoir pris part dans sa jeunesse à des manifestations contestataires. Le voici publié pour la première fois en France. Je suis heureux d’être le passeur de ses textes. Ils prouvent que l’on peut ressortir brisé de la prison, connaître un exil sans retour, perdre ses amis et sa famille et se construire en homme libre. La poésie de Mah Chong-gi n’est pas celle d’un insurgé à vie qui répondrait à la détresse par la haine. Elle est l’ascèse journalière d’un homme qui transcende sa douleur par les soins qu’il prodigue aux autres et les mots qu’il confie au vent. Car la poésie est ainsi : on ne la garde que si on la donne.
Extrait :
« Alors qui suis-je maintenant ?
Un cornouiller à la peau crevassée
par le vent d’hiver sourit sans répondre.
Celui qui garde ses rêves est heureux. »